Origine des blasons communaux

Il semble que c'est la situation précaire du trésor, fragilisé par la guerre de la ligue d'Augsbourg (1689-1697) et convalescent de la crise monétaire anglaise qui incite Louis Phélypaux de Pontchartrain, ministre des finances de Louis XIV, à soumettre une nouvelle idée au roi et en 1696, pour renflouer les caisses de l'état, Louis XIV demanda au cabinet des Titres et à son titulaire, Monsieur d'HOZIER de créer des juridictions afin que les familles nobles, bourgeoises et communautés laïques et religieuses déposent leur armoiries moyennant finances.

Selon le tarif établi en 17 articles qui fut joint à l'édit, les provinces devaient payer 300 livres, les villes avec évêché ou cour supérieure 100 livres, les autres villes 50 livres, les abbayes autant, les prieurés 25, etc. L'enregistrement des fiefs, même titrés, était facultatif ("s'il est demandé"), et de fait, ils firent quasiment tous défaut.

L'Armorial général de France autrement appelé « Armorial d'Hozier », est un recueil d'armoiries dont la création fut ordonnée par le roi Louis XIV en 1696. Il comprend les blasons (décrits et figurés) de plus de 120 000 personnes et communautés, se trouvant dans les 28 généralités de la France à la fin du XVIIe siècle (y compris les villes de Paris et Versailles). Malheureusement, près de la moitié d'entre elles ont été imposées d'office, c'est-à-dire inventées pour la circonstance par l'administration, et on ne doit utiliser cet armorial qu'avec prudence. IL est disponible en ligne sur le site de la bibliothèque nationale (Gallica). Par exception, cet armorial ne fut pas réservé à la noblesse.

Remarque : Les communes qui refusèrent d’appliquer cet édit royal se virent imposer des armoiries d’office, ce qui peut expliquer la présence de formes géométriques sur certains blasons communaux et durent tout de même s’acquitter de la taxe.

Lien vers le volume XV de l’Armorial d’Hozier sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (lien actif)